Voici un retex très personnel
vu que je me fais chier au boulot.
(Le fait qu'il n'y ait aucun nom est voulu et j'ajouterais les photos une fois celles-ci disponibles).
Samedi 15/9/2012, 11H.
Arrivée sur le site. Nous sommes accueillis par l’organisateur qui nous sert également d’informateur. Notre groupe de 8 opérateurs doit s’infiltrer sur un territoire hostile et dispose de 5 heures et 30 minutes pour éliminer un général rebelle hostile.
Des patrouilles sont surement présentes dans la zone avec des zones fortifiées. Présence éventuelle de pièges.
Seul indication : Le général porte un béret.
Après un léger échauffement physique, nous nous restaurons avant de nous aventurer en territoire hostile. Notre effectif se divise en deux groupes :
Alpha et Charlie : Composé de 6 opérateurs dont le commandement, nous avancerons en colonne plus ou moins espacés selon la topologie. La décision a été prise d’évoluer sur la partie inférieure du terrain, là où on nous attend le moins.
Bravo : Composé de deux opérateurs en reconnaissance. Leur but est de sécuriser des points définis à l’avance puis d’attendre Alpha et de procéder au bond suivant.
L’équipement est minimum. J’ai sur moi uniquement mon Bolt, ma concealment vest et ma sacoche de cuisse avec mon back-up, un demi litre d’eau et une barre de céréale. Cela change du traditionnel sac de 15 kilos, mais ajoute un sentiment de vulnérabilité... Je pars donc avec 21 billes, pas une de plus. Nous nous mettons en route une trentaine de minute après le départ de Bravo. Nous suivons un sentier qui descend, bordés de fougères et de zones boisées. J’occupe la 5ème place dans la colonne, et m’occupe donc de couvrir l’arrière.
La progression est très lente, parsemés d’arrêts pour checker des zones sensibles ou pour tendre l’oreille suite à des bruits suspects. Soudain un bruit retentit sur ma gauche. Je reconnais clairement le bruit d’une pierre qui roule dans la pente, s’arrêtant à moins de 20 mètres de moi..
Je fais stopper la colonne aussitôt et cherche qui aurait pu pousser cette pierre… Cinq petites minutes passent dans un silence qui dure une éternité. La colonne reprend son rythme lent et atteint le premier check-point pour faire jonction avec Bravo. Je suis posté à la lisière d’un champ de fougères et surveille le chemin que va emprunter Bravo pour rejoindre le second point. Jusque-là, aucun contact hostile.
Une nouvelle demi-heure passe puis nous nous remettons en route. Nous arrivons à proximité d’une ligne haute tension qui bourdonne, le bruit gène la concentration. Nous arrêtons enfin la descente pour une légère ascension dans un sol jonché de brindilles qui craquent sous le pied. Nous arrivons dans une petite clairière et un déploiement est effectué pour couvrir l’ensemble des secteurs d’approche. Un nouveau contact est établi avec Bravo. Je ne possède pas de talkie et suis assez loin du responsable des communications, je ne comprends donc pas ce qu’il passe. Quelques minutes passent, puis nous reprenons la route le long d’un sentier forestier. Soudain un contact hostile est signalé sur notre avant par les deux éclaireurs. Ceux-ci n’ont pas été pris à parti et ne savent pas si les hostiles les ont repérés. Il s’agirait véritablement d’un point retranché, peut être un bunker ou deux.
Nous nous devons de traiter cette zone hostile pour continuer notre progression étant donné que nous avons peut-être été repérés. On me propose d’effectuer un tir sur l’hostile identifié. Un des deux opérateurs Bravo vient me chercher pour m’indiquer la position hostile et m’aider à trouver une fenêtre de tir. Nous sommes à deux mètres du chemin sur la droite, dans une légère pente qui couvre notre avancée. On m’indique la dernière position du contact et son signalement : « Cagoule marron assez claire, la tête dépasse de rondins de bois ».
Je me relève aussi doucement que je peux puis épaule. Je scrute à la lunette la direction que l’on m’indiquait. Rien. Je règle le zoom au maximum pour essayer de capter un micro-mouvement ou un reflet anormal. Toujours rien. La frustration monte légèrement. J’annonce mon incapacité à déceler l’hostile. L’information est remontée à la radio au reste du groupe Alpha. Le commandement déploit le second membre Bravo en prévision d’un tir grenade pendant que nous tentons en parallèle d’avancer légèrement pour obtenir une meilleure vue. Moins de 10 mètres plus loin, je retente ma chance. Toujours rien… Mon binôme m’indique qu’il voit l’hostile. Après 2 minutes de recherches, je trouve enfin ma cible. J’aperçois uniquement le haut d’une cagoule à une cinquantaine de mètres, avec des branchages par ci par là et un vent léger qui s’engouffre dans le sentier. Je ne me sens pas capable de réussir le tir du premier coup sans compromettre notre position. Nouveau bond pour avoir une trajectoire potable. La frustration est encore montée d’un cran.
Le reste d’Alpha n’est pas loin derrière nous. J’ai enfin trouvé une position et prépare mon tir. L’ennemi décide à ce moment-là de se relever précipitamment. Notre avancée est visiblement compromise. Ma première bille part, mais je ne vois pas son impact. La deuxième chambré aussitôt part mais n’arrive véritablement pas non plus. Je vérifie la trajectoire, pas de motte de terre, pas de branchages, rien qui explique l’échec de mes tirs … Un nuage de bille s’abat sur la position ennemie, et peu de tirs sont donnés en retour. Je tire une troisième fois et j’entends ma bille taper les rondins de bois. Frustration quand tu nous tiens !
La zone est sécurisée, et trois hostiles sont à terre. Aucune perte de notre côté. L’initiative et le surnombre ont joués en notre faveur. Trois bunkers sont creusés dans le sol et nous découvrons une M249 pointé dans notre direction. Heureusement pour nous, celle-ci n’a pas eu le temps d’être actionnée.
Nous occupons avec deux membres du groupe Alpha les anciennes positions de l’ennemi avec pour consigne : « Observer – Interdire ».
Nous avons parcouru 700 mètres en 3 heures.
Il nous reste un peu plus d’une heure pour éliminer le général rebelle et nous nous pensons repérés.
Le constat suivant est établi par le reste du groupe : Soit le bruit a été entendu et les forces hostiles vont venir voir de quoi il s’agit, soit nous bénéficions encore de l’effet de surprise et il y a de forte chance pour que le général passe en patrouille près de cette position. Alpha reste donc sur place pendant que Bravo repart en arrière pour contourner et essayer de repérer une nouvelle position ennemie. Le temps passe et je rumine mes tirs ratés qui portent préjudice au groupe. Je suis calé derrière une souche posé sur une petite bute, et je couvre le chemin en contrebas que nous aurions logiquement continué d’emprunter pour notre infiltration. Le temps passe un peu et le responsable radio nous annonce que Bravo revient sur nous par le chemin que je couvre avec deux autres opérateurs. Quelques minutes passent et j’aperçois du mouvement dans ma lunette. Je signale par signes l’arrivée de deux personnes. Mais quelque chose cloche. Je m’attends à voir du M84 Danois et découvre du CE... Je tente de signaler clairement les hostiles qui approchent à 50 mètres mais mes coéquipiers ne me regardent pas. Je me terre et ajuste les contacts qui sont au nombre de cinq, dont… un béret !
Les hostiles sont à 40 mètres. J’entends un discret « Oh FUCK » de mon collègue qui réalise la présence des hostiles. Je ne peux tirer le général qui est encadré par ses hommes. Mais leur formation trop serré (1 mètre entre chaque membre) va leur porter préjudice. Nous sommes tous immobiles et les hostiles arrivent à une trentaine de mètres de nos positions. L’homme de tête fixe soudain dans ma direction. Il ne m’a pas repéré mais cherche visiblement quelque chose qui lui semble anormal.
Je décide de garder l’initiative et presse la détente. La 0.40 vole cette fois directement dans le gilet de l’hostile qui s’écroule. Je recharge au plus vite mais les rafales fusent déjà dans les deux sens. Le deuxième homme de tête tombe également à terre suite aux tirs de nos positions et le général est droit dans ma ligne de mire. Ma bille le percute dans le gilet également. J’annonce la mort du général ainsi que deux gardes à terre. De notre côté nous avons perdu un homme qui est remis en jeu par le commandement. Nous effectuons quelques tirs de contrôle, mais l’ensemble des hostiles semble être traité. Je passe au back-up pour me rapprocher avec le reste d’Alpha et checker les corps. Bravo fait rapidement sa jonction avec nous en arrivant derrière la patrouille ennemie. Le général a bien été éliminé ainsi que sa garde personnelle.
Nous apprendrons juste après que le général (et son escorte) avait repéré Bravo et pensait que l’intégralité de la force hostile les contournait. Leur décision fut alors de retourner sur le point précédemment perdu pour s’éloigner des hostiles et soigner leurs blessés restés sur place.
Fin du scénario principal.
Merci à la Légion pour cette première invitation sur un terrain très agréable. Très heureux de tous vous retrouver et d’entrevoir de magnifiques rencontres !
Merci à la photographe pour son implication et sa volonté de gêner le moins possible !
Merci aux Reptor, ce sentiment d’appartenir à un groupe génial est tellement fort qu’il permet de se dépasser en permanence. Cet accompagnement dans le jeu est unique.
En espérant que la journée fut agréable pour Pik et son compagnon, merci de votre participation très réussie !
Et à Falco :