Samedi 08h30 : Arrivée chez papy pour premier briefing et emplettes.
Départ pour la forêt secondaire. Deux groupes sont formés pour un premier entraînement physique et renforcement musculaire.
Vient ensuite un premier briefing sur l’importance des communications radio et du renseignement lié à la nature de l’OP et du lieu.
Papy entraîne un groupe sur l’utilisation physique des radios, tandis que Bond enseigne les bases de la communication tactique : Contrôle radio – Blackout – Identifications, autant de notions nécessaires pour le bon déroulement d’une OP en milieu inconnu, hostile et sur un terrain d’une superficie exceptionnelle.
Retour rapide aux véhicules direction chez papy, préparation d’un emport identique à celui du soir.
Nous avons pour objectif avec Fashion et Goffrey de renseigner et éliminer tout contact qui passerait sur le pont de la forêt principale de Montbrison.
Fashion s’occupe des communications et se place entre Goffrey et moi. Nous sommes tous espacés d’une vingtaine de mètres en demi-arc de cercle. Nous avons l’avantage de la hauteur et de défenses naturelles très bien placés.
Cinq minutes après notre arrivée, premier bruits de pas en approche.
Un premier hostile traverse le pont suivi d’un deuxième rapidement.
Personne n’ouvre encore le feu.
Deux autres hostiles les talonnent et de nombreux bruits de pas résonnent sur leurs arrières.
Goffrey ouvre le feu sur l’hostile de tête, puis élimine les deux suivants avec Fashion.
Je traite le 4ème puis couvre l’entrée du pont.
Notre seule chance face à un tel nombre est d’arriver à donner l’impression d’un feu nourri. Mes 6 chargeurs de MP5 y passent en burst. Fashion annonce par radio que nous cédons sous le nombre et que la position n’est plus sécurisée. Nous apprenons plus tard que nous avons éliminé au minimum un premier groupe de 10 personnes qui a été remis en jeu par Dav afin de simuler une seconde vague. Notre trinôme est éliminé dans un intervalle très réduit.
Le groupe d’une vingtaine de personnes est constitué de Dav et Polak en encadrement de pratiquants de Krav-Maga pour une session découverte d’airsoft.
Ils continuent leur route vers la plage. Nous sommes remis en jeu par radio afin de les attaquer par derrière lors de leur second assaut. Second échange de feu très nourri, suivi d’un retour à Coda pour débriefing et présentation des équipes respectives.
Nous reprenons la route vers la maison de Papy afin d’être sûr de pouvoir repartir à temps en direction du mont Ventoux. Briefing sur les indicatifs radios, définition des canaux de dégagement, dernières questions et mise en place des binômes :
Echo 1 : Eclyps - Fashion
Echo 2 : Dav - Alex
Echo 3 : Goffrey - Polak
Echo 4 : Falco - Simon
Echo 5 : Bond – Papy (commandement).
Vérification de l’emport afin d’être le plus léger possible.
Route très agréable ponctué par un bon MacDo presque au complet, de jolis avions de chasse.
Arrivée sur zone à 23H, directement accueilli par les orgas avec une jeep seconde guerre mondiale magnifique. Le 4x4 de papy permet une arrivée rapide sur la zone du QG, nous sommes sur zone à minuit. Un café est offert par les organisateurs qui disposent d’une logistique impressionnante.
Notre objectif de mission change alors. Initialement déployés pour faire du renseignement (Localiser des binômes – Récolter des preuves de leurs passages … Le tout sans être repéré.), nous avons finalement pour but d’intercepter et d’éliminer tout hostile franchissant notre ligne de défense.
Nous sommes déployés selon le schéma tactique de Bond dans l’axe direct entre le point d’insertion des binômes et la zone de tir. Après une courte marche pour arriver sur notre ligne, nous occupons avec Falco le point le plus à l’est du dispositif de défense.
Pendant 5 minutes nous sommes obligés de faire de faire du bruit afin de nous aménager un poste d’observation qui va nous permettre de tenir une position statique pendant 8 heures au maximum. Un vent froid souffle en continu et je souffre dès le début. En effet ma position est proche d’une petite plaine dans lequel le vent s’engouffre. Je mets sur moi toutes les couches dont je dispose. La première heure est très dure. Je somnole contre un arbre en perdant énormément de chaleur par la tête. Le boonie hat est inadapté et l’emport d’un bonnet manque cruellement. Heureusement il me reste une écharpe en camo suédois dans mon sac que je sors pour m’enrouler autour de la tête. Seule la présence de Falco et des contrôles radio me permet de tenir.
Autour de 3h du matin nous nous dégourdissons les jambes tour à tour afin de nous réchauffer. J’essaye de communiquer en silence avec Falco mais le froid et les grelottements m’empêchent de finir mes phrases.
Je descends d’un mètre pour être au niveau de Falco et ma situation s’améliore grandement. Le vent est coupé par la petite bute et j’arrive à me réchauffer.
Les contacts radio sont réguliers mais aucun évènement particulier n’a dérangé la nuit étoilé mais sans lune jusque-là.
4h20 du matin : Bruit de pas plein nord, quelqu’un est en train de descendre la pente..
Falco signale à la radio des hostiles présumés en approche axe nord-sud
Soudain des bruits sur le chemin, axe est-ouest à une vingtaine de mètres de nous, bien plus proche que nous ne pensions.
Falco retransmet l’information en silence et annonce un blackout.
Je tends mes pieds le plus lentement possible contre un tronc perpendiculaire à la route afin d’être stable et enlève la sécurité de mon USP.45. Les bruits sont à 10 mètres. Je n’ose pas tourner la tête pour regarder Falco et connaitre sa situation. Les bruits sont à 5 mètres.
Trois petits marcassins font leurs apparitions respectives à 5 mètres de Falco et moi, se bousculent gaiement et replongent plein nord à notre niveau.
Déception de ne pas avoir intercepté du tireur de précision, mais sourires de mise face à cette situation peu ordinaire.
Falco annonce la fin du blackout : « Fausse alerte, ce sont trois mocassins »
Autant dire que l’arrivé des trois petit cochon nous a bien remis dans le bain et nous à permis de nous réchauffer par un grand saut d’adrénaline.
Après nous avoir avertis que les marcassins se déplacent rarement sans leur mère, la radio retourne à son silence.
Aucun autre évènement de notable jusqu’à l’accrochement entre les Echo 1 à 3 et un binôme de sniper. Nous avons ordre de rester sur position mais nous sommes prêts à décrocher. Le jour est présent avant 5h du matin mais les premiers rayons de soleil se font sentir vers 5h40.
Au nord de notre position :
La route qui va d’ouest en est :
La plaine dans l’axe sud-est de notre position :
Mon poste d’observation :
Le poste de Falco :
Falco en mode « J’ai vu trop de sangliers et pas assez de snipers » :
Nous apprenons par radio l’élimination du binôme ainsi que des pertes de notre côté. Ordre est lancé de réunir l’ensemble des écho afin de faire le point et de revenir au QG.
Papy et Polak font le point sur l’affrontement :
Nous reprenons la route vers le QG en escortant le 4x4. Echo 1 & 2 en couverture avant, Echo 3 & 4 sur l’arrière. Deux arrêts sur le trajet pour vérifier des zones suspectes, dont une ligne formée pour ratisser 80 mètres de terrain. Des traces d’un passage récent sont observées dans des herbes hautes.
Retour au 4x4 pour arriver sur la zone du QG
Chaque Echo est réparti sur un champ de tir afin de protéger les cibles. Les tirs sont espacés entre 9h et 10h24.
Notre binôme à en charge la protection du champ de tir Espagne qui comporte trois cibles. Nous recevons comme instruction du responsable de pas de tir de ne pas nous écarter de plus de 15 pas des cibles et de ne pas tirer sur des binômes si ceux-ci manquent de discrétion avant l’heure de tir programmé. Il nous est également demander de tirer au-dessus des binômes une fois ceux-ci localisés par le bruit de leur tir afin d’établir une pression et non d’éliminer un participant.
Nous devons donc patienter une heure avec Falco les mains liés. Nous discutons en faisant le tour du pas de tir lorsque des bruits d’éléphants se font entendre à l’est. Un binôme vient vraisemblablement se mettre en position sur la zone de tir très tardivement et avec peu de discrétion.
Falco en plein débat pour avoir l’autorisation de traquer les deux hostiles non silencieux :
Nous devons faire comme si de rien n’était, l’immersion est malheureusement inexistante alors que nous arrivons au point crucial de l’OP.
Premier créneau de 4 minutes pour tirer. Premier tir effectué par un type96 dans le cadre en bois de la cible, suivi par un second tir quelques secondes plus tard dans la pommette droite de la cible. L’impact est à moins de 10cm du point rouge qui sert de référence.
Les tireurs sont repérés par Falco à cause du spotter dont la ghillie dépasse légèrement dans un trou de soleil. Des tirs sont effectués mais sans effets.
Fin du créneau de tir, j’aide l’organisateur à entourer les impacts sur la cible. Je me propose afin de rester auprès du premier binôme de tireur pour m’assurer que celui-ci ne bouge pas (une mesure doit être réalisée au télémètre pour avoir la distance de tir).
Les deux tireurs sont très bien camouflés, et il s’agit d’Alumyx et Grokuik, deux membres reconnus du site SniperLand. J’ai la chance de pouvoir échanger 15 minutes avec eux sur leur approche, leur ressentis,… En retour, ceux-ci sont surpris d’apprendre que nous n’avions pas pour mission de réellement intercepter les sniper mais seulement de leur enlever une « vie ».
Sur place je peux observer leur travail très « pro ». Les branches sèches ont été coupés au sécateur pour permettre une approche silencieuse en rampant, la position de tir est idéale, leurs sacs à dos ont été déposés 1.5 km en amont… Que du plaisir d’échanger avec eux.
Pendant ce temps Falco sort un binôme qui était sorti de la lisière de la forêt pour s’approcher de la cible et se fait sortir par le dernier binôme qui était lui aussi en train de progresser. Au final aucun autre tir n’a atteint de cible sur notre pas de tir.
La première édition de l’OP CONDOR / SPECTRE / TACTICAL CHEYENNE EVENT est donc terminé.
A suivre.